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Projection à la cinémathèque de Toulouse

Les étudiants de la formation Réalisateur-Monteur ont pu assister à la projection du film Le Trésor d'Arne en ciné concert. Geoffrey Riera, élève dur cursus, nous livre ses impressions sur cette expérience.

Témoignage de Geoffrey Riera, étudiant en Réalisateur-Monteur

Mardi 18 Octobre, il est 20h06, je sors du métro ! Je me sens stressé, je ne sais pas ce que l'on est censé aller voir. Nous sommes conviés à une séance de ciné-concert. C'est la première fois me concernant. Sceptique, même si je suis quelqu'un d'ouvert, j'attends de voir avec impatience. Mais pas le temps de souffler que nous voilà entrés, marchant d'un pas décidé vers la salle de projection. Nous prenons place, la pression monte, que vais-je découvrir? La présentation du film débute, un bref aperçu sur le ton du film. Un film muet. Un pianiste est présent dans la salle pour accompagner les images ! Génial, j'adore la musique et particulièrement le piano. Apprendre la musique, c'est une des choses que j'aurais voulu faire dans ma vie... même si j'ai encore le temps. Enfin, j'espère.

L'heure est venue, la salle s'éteint, laissant place à l’obscurité. Je sens le côté obscur m'envahir … La première chose qui me saute aux yeux, c'est l'écran qui est beaucoup trop près : lever les yeux pendant 1h45 est épuisant, mais ça c'est un détail « pratique ». Parlons à présent du film. Globalement ... j'ai passé un bon moment.

J'ai trouvé le film intéressant bien que long. Les plans sont à mon sens beaucoup trop étirés, mais je suppose que c'est le style du cinéma de l'époque, vu que l'on coupait des pellicules, on ne pouvait pas faire des séquences hyper cut comme maintenant. Et puis, de nos jours les films sont hyper dynamiques dans le cadrage comme dans le montage. C'est la vision du cinéma que l'on s'est faite, donc c'est difficile de casser les codes connus.

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Découvertes des techniques du cinéma début XXème siècle

Concernant les techniques utilisées, beaucoup de questions fusent sur la façon dont le film a été tourné et monté. Comme la manière dont les transitions sont effectuées : il y a souvent des fondus en cercle, je me demande comment sont réalisés ces effets, dessine-t-on sur la pellicule ? Applique-t-on un filtre ? J'aimerais en savoir davantage. Ensuite, une séquence m'a particulièrement marqué psychologiquement : la scène de la fuite des voleurs après avoir dérobé le coffre d'Arne, ils arrivent sur la glace et le cheval tombe dans l'eau glaciale et se noie !! C'est très dur à regarder, car c'est notre compassion pour l'animal qui prend le dessus. J'aurais voulu savoir comment ils ont tourné cette séquence. Car vu les moyens de l'époque, le cheval a dû vraiment mourir. Ça rajoute encore plus d'émotion à cette scène qui en est déjà très riche. Autre scène qui m'a également touché, celle où le voleur poignarde froidement la demi-sœur d'Elsalill. J'ai trouvé cette scène particulièrement violente bien que l'image ne le soit pas, c'est plutôt l'idée en somme que je trouve marquante.

Dans son ensemble, je trouve le scénario assez intéressant mais peu développé. Le film amène à des questions et des réflexions pertinentes. Ainsi, Elsalill, tiraillée intérieurement, doit-elle dénoncer l'homme qu'elle aime ? Doit-elle fuir avec lui ? C'est clairement l'enjeu du film ! Pris dans l'histoire, on attend sa réaction, elle tarde à se décider et finalement choisit de se donner la mort plutôt que de voir l'amour de sa vie sous les barreaux. Cet amour impossible donne au film une puissance émotionnelle intense.

L'aspect « fantastique » du film, avec par exemple, la scène où la femme d'Arne entend les lames des couteaux en train d'être aiguisées donne un coté inattendu au film. Cela permet d'introduire le massacre qui va être commis et de faire le lien entre les voleurs et leurs victimes. Une scène de tension crescendo qui m'a donné des frissons, et se conclut par l'assassinat des témoins du vol.

Un film à première vue « basique » mais qui, néanmoins, montre la puissance du cinéma car, je ne l'oublie pas, nous sommes en 1919. Ce n'est pas tellement l'histoire qui me fascine, mais bien la technique et la mise en scène du film.

En tout cas, j'ai passé un bon moment, ça m'a permis de découvrir de nouvelles choses, des choses que je ne connaissais pas ou que je n'aurais pas eu l'idée de regarder spontanément. Donc oui, très belle expérience. Cela me donne envie d'en apprendre plus sur le cinéma et surtout de découvrir beaucoup de styles et de genres différents. C'est toute la beauté et la puissance du cinéma que de voir ses 24 images défiler sur grand écran.

Texte de Geoffrey Riera, étudiant RM1