Eddi Farahy, entrepreneur dans le sound design et ancien élève d'Acfa Multimédia
Eddi a suivi la formation Sound Designer de l' école de son de Montpellier. Il est aujourd'hui à la tête de sa propre entreprise et nous parle de son parcours et de ses nombreux projets professionnels.
Travailler dans le sound design, le projet d'Eddi Farahy
Acfa Multimédia : Pouvez-vous nous expliquer ce que vous avez fait avant de vous lancer à votre compte ?
Eddi Farahy : J'ai fait un BAC Gestion qui n'avait rien à voir avec le son. Je ne me retrouvais pas dans ce domaine, ce qui m'a poussé à me réorienter. Je suis musicien depuis mes 12 ans et j'ai toujours rêvé de vivre de la musique, j'ai donc commencé à chercher des formations qui pourraient me permettre d'avoir un avenir professionnel dans ce domaine. C'est à ce moment que j'ai entendu parler d'Acfa Multimédia, sur internet. Je me suis dis qu'en plus, faire mes études à Montpellier me permettrait d'aller vivre au soleil ! J'étais très motivé, j'ai travaillé pour récolter des fonds, j'ai passé l'entretien et j'ai été accepté. Après, j'ai suivi la formation Sound Design pendant deux ans. Ça s'est très bien passé pour moi, surtout à l'examen final. Je pense que j'étais en bonne position car j'ai obtenu les félicitations du jury ! C'est eux, d'ailleurs, qui m'ont encouragé à monter ma propre entreprise. Ils m'ont tous donné confiance, Yahn Perez plus particulièrement. Je les ai écoutés car finalement, c'est ce que je voulais faire depuis le début.
Acfa Multimédia : Vous vous êtes lancé tout de suite après l'obtention de votre diplôme ?
E.F. : Un projet comme ça se mûrit, il faut bien y réfléchir avant de le mettre en place. J'ai choisi de m'associer avec un ami à moi, Alexandre Marchand, spécialisé en communication et marketing. Pour moi, il est très important qu'une personne se concentre sur tout cet aspect. La majorité des sound designers travaille seule. C'est beaucoup plus difficile lorsque l'on a beaucoup de commandes et qu'on doit continuer à faire du démarchage. C'est un travail à part entière.
On a mis un an et demi pour tout mettre en place et créer Adaptive Sound. On a dû construire un studio dans un appartement, ce qui bien sûr a nécessité des travaux et donc de l'argent. Finalement, on a vraiment débuté en septembre 2015.
Acfa Multimédia : Vous travaillez donc aujourd'hui dans votre propre studio de production.
E.F. : On a choisi de ne pas mettre l'accent sur l'enregistrement car la taille de notre studio ne pouvait pas nous le permettre. On se concentre donc sur la création et tout ce qui est sound design et post production. Aujourd'hui, nous sommes en couveuse d'entreprise chez Context Art, dans le domaine artistique. Cela nous permet d'exercer légalement notre activité sans déclarer notre entreprise et par conséquent sans prendre de risques ! Nous utilisons leur numéro SIREN et grâce à cela, on peut facturer et faire des devis comme une vraie entreprise.
Adaptive Sound, une société créée par un ancien élève d'Acfa Multimédia
Acfa Multimédia : Pouvez-vous nous parler plus précisément de votre activité ?
E.F. : Nous nous sommes spécialisés dans le sound design comprenant la composition à l'image, tout ce qui est bruitage et puis également la post production, le mixage et mastering. Nous collaborons régulièrement avec des entreprises qui ont besoin de productions pour des films publicitaires. Par exemple, en ce moment, nous travaillons pour la TAM à Montpellier en collaboration avec Fliparts, société de production audiovisuelle.
A Montpellier, on commence se faire connaître ! On rencontre beaucoup d'entreprises qui croient en nous, ce qui est très motivant et ce qui nous permet de nous projeter dans le futur. En revanche, on a remarqué que très peu de sociétés disposent d'un budget alloué au son. Nous sommes obligés de faire de la pédagogie et de mettre en place une phase d'apprentissage pour développer cela.
On explique à nos clients l'avantage d'une composition sur-mesure par rapport à une musique libre de droit ou à un un morceau trouvé sur une banque de sons. C'est moins personnel et ça a beaucoup moins de cachet, alors que nous, nous pouvons leur proposer quelque chose d'inédit et qui colle à leur image. C'est un gros atout pour elles, même si c'est un peu plus cher.
Acfa Multimédia : Travaillez-vous avec des entreprises plus éloignées ? A Paris, à l'étranger ?
E.F. : Nous n'avons pas encore étendu notre démarchage jusqu'à Paris mais on aimerait bien ! Par contre, on est partenaire de certains festivals comme l'Ecu le Festival Européen du Film Indépendant ou encore le festival des 48h à Montpellier, Paris et Nancy. Ça nous offre une belle visibilité et cela nous permet d'acquérir de l'expérience supplémentaire car... le prix qui est offert au vainqueur est notre travail ! On leur propose un habillage complet de leur prochain film. C'est très avantageux pour eux, car sur ce genre de projet, il est très rare qu'il y ait un budget consacré au sound design.
Acfa Multimédia : Vous vous occupez de toute la partie technique. Ce n'est pas trop difficile ?
E.F. : C'est ma passion donc plus il y a de choses à faire, plus je suis content ! Pour l'instant c'est vrai que je ne suis pas débordé au point que je ne puisse plus m'en sortir. Je pense surtout que tout est dans l'organisation du temps de travail. Ça, c'est quelque chose que j'ai appris à l'école, je me sens serein vis-à-vis de cela.
Acfa Multimédia : Parlez-nous plus en détails des prestations que vous proposez...
E.F. : Nous nous adaptons surtout aux goûts et aux choix des clients. Je travaille en MAO mais comme j'ai également une formation de pianiste, j'essaye d'insérer de vrais instruments et de composer moi-même. Je peux travailler sur des choses un peu plus abstraites pour retranscrire des ambiances ou faire tout ce qui est bruitage. On peut également faire les fonds sonores pour les publicités. On travaille vraiment sur tout type d'image. En ce moment, on pense même à développer le design sonore dans le spectacle vivant ou encore les musées. On aimerait bien leur proposer de créer une ambiance sonore autour d'une œuvre spécifique, qui sublime la visite.
Enfin, on propose de la post production, c'est-à-dire le mixage et le traitement des voix et des instruments.
Acfa Multimédia : Comment aimeriez-vous faire évoluer votre entreprise ?
E.F. : J'aimerais beaucoup me concentrer sur la création de musiques pour des publicités. C'est l'un des domaines qui m'intéressent le plus car c'est très créatif. On trouve des compositeurs, des artistes et c'est un milieu dans lequel je baigne depuis que je suis assez jeune. J'apprécie le fait de pouvoir transmettre des émotions à travers l'image.
J'aimerais également évoluer dans le cinéma, car c'est l'un des milieux où l'on peut vraiment se faire plaisir en tant que compositeur et spécialiste du son !
Témoignage d'un étudiant en sound design
Acfa Multimédia : Qu'aimez-vous le plus dans votre métier ?
E.F. : Ce qui me plaît le plus est de créer. En tant qu'artiste, c'est super de se dire qu'on n'a pas de limites, tout en intégrant à notre travail les demandes des clients. C'est une forme de défi de créer quelque chose entièrement sur-mesure ! Si le client veut un style de musique bien précis, c'est encore un challenge supplémentaire. Et puis c'est passionnant de voir que quelque chose qui sort de ma tête peut devenir réel.
Acfa Multimédia : Selon vous, que faut-il pour être un bon sound designer ?
E.F. : Déjà, il faut être passionné. C'est la base. Il faut aussi avoir l'esprit créatif et avoir envie de faire quelque chose, de donner quelque chose qui vient de soi. Bien sûr, il faut avoir un minimum de technique, mais ça c'est accessible à tout le monde à partir du moment où l'on travaille et où l'on est motivé.
Acfa Multimédia : Que retenez-vous de votre passage à Acfa Multimédia, en 2014 ?
E.F. : Je retiens plutôt le côté créatif que le coté technique. J'ai beaucoup apprécié les cours de création sonore parce qu'on faisait des analyses de son. On travaillait beaucoup sur les émotions et les sentiments. C'est ce rapport entre le son et l'humain qui m'a donné envie de faire ce métier.
Merci à Eddi d'avoir partagé son expérience avec les nouveaux étudiants d'Acfa Multimédia.