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Témoignage d'étudiant - Franck Marchand

Suite à sa participation au Téléthon du cinéma, Acfa Multimédia a souhaité s'entretenir avec Franck Marchand, élève de la formation Réalisateur-Monteur. Il parle de ses créations personnelles mais aussi de ses futurs projets.

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Franck Marchand de l'école d'audiovisuel de Montpellier, sélectionné pour le Téléthon du cinéma

Acfa Multimédia : Bonjour Franck. Tu es en deuxième année au sein de la formation Réalisateur-Monteur de l'école de cinéma de Montpellier, et tu as récemment été sélectionné pour le Téléthon du cinéma. Peux-tu nous en dire plus ?

Franck Marchand : Tout à fait. Cela s'est déroulé sur le même principe que les festivals des 48 heures, qui ont lieu dans le monde entier. Ce sont les mêmes organisateurs qui ont lancé la première édition du Téléthon du cinéma. L'objectif était de faire un film avec un genre imposé et une phrase imposée en 72 heures seulement. Notre groupe est tombé sur le drame, avec la phrase "aussi je donne".

Acfa Multimédia : Vous aviez d'autres contraintes ?

F.M. : Le film devait faire 3 minutes, générique compris.

Acfa Multimédia : Peux-tu nous parler plus en détails du film ?

F.M. : Il s’appelle « Le clown ». Au début j’ai eu beaucoup de mal à trouver un sujet, parce qu’il fallait que ça reste dans l’univers du Téléthon alors que je ne m'étais jamais vraiment plongé dedans. C'était difficile d'imaginer un film qui en 3 minutes, pouvait suffisamment sensibiliser les gens et les encourager à faire des dons. Finalement, plutôt que de mettre la personne handicapée en position de faiblesse, j'ai choisi de la représenter comme une personne qui apporte quelque chose à quelqu’un qui n’a pas de soucis particuliers, mais qui est triste dans sa vie de tous les jours. Il faut juste lui donner le sourire !

Acfa Multimédia : As-tu réalisé le film seul ?

F.M. : J'étais seul à la scénarisation et à la réalisation. Ensuite un ami, Julien Cerra, qui est aussi en formation Réalisateur-Monteur, m’a aidé pour les cadrages.

Acfa Multimédia : Qu'est-ce qui t'a donné envie de prendre part à ce projet ?

F.M. : Je fais beaucoup de 48h. Avant celui-ci, j'en avais déjà fait 4 depuis septembre. A chaque fois je me suis déplacé pour les faire. Je trouve que le principe est vraiment formateur. Ensuite, j'ai entendu parler du Téléthon du cinéma par les organisateurs. Comme c'était la première édition, ça ma encore plus donné envie de participer.

Une fois que les sujets ont été donnés, on a eu 72h pour envoyer nos films. Au total, 60 ont été présentés, mais seulement 30 ont été retenus pour la finale, dont le mien. Elle s'est déroulée à Paris, avec une projection sur les Champs-Elysées. Ça m'a fait penser aux Oscars, avec les nominés (rires).
! Pendant la soirée, 4 prix ont été décernés. Le Prix du Public comptabilisait le plus de "likes" obtenus sur Facebook. Un like équivalait à un don pour le Téléthon. Il y avait aussi le Prix du Jury, le Prix du Meilleur Film, le Prix du Meilleur Acteur et le Prix de la Meilleure Actrice, que l'on a remporté grâce à la performance de Ninon Debernardi. Dans chaque catégorie, il y avait 5 nominés. On a eu de la chance d’être les seuls sélectionnés dans toutes les catégories possibles. Grâce au prix que mon actrice a remporté, on a gagné des places pour la Quinzaine des Réalisateurs de Cannes où on sera logés et nourris pendant 15 jours ! C'est vraiment génial.

Acfa Multimédia : Qu'est-ce que cette expérience va vous apporter de plus ?

F.M. : On va assister à des projections, des conférences... et surtout notre film va être présenté !

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Participer aux festivals, un bon tremplin pour devenir réalisateur

Acfa Multimédia : Tu participes à d'autres festivals ?

F.M : Oui, notamment au Festival du Film Chrétien où on a présenté le même film. Il est également sélectionné pour d'autres manifestations car il correspond à leurs thèmes respectifs : Cinéstyle et le festival Paul Valéry.

Acfa Multimédia : Quels sont tes autres projets ? Tu souhaites réaliser d'autres films ?

F.M. : Oui, je viens déjà d'en terminer deux autres pour le concours Food Right Now auquel on participe dans le cadre de l’école. Je travaille encore avec la même équipe dont Guillaume Michod, également à Acfa Multimédia dans la formation Motion Designer. Il fait tous les sons de mes films, mais également les captations. Je travaille aussi avec un motion designer et avec mes deux acteurs fétiches, Ninon Debernardi et Pierre Gendarme.

Pour l'instant nos deux nouveaux films sont tournés, il faut juste finaliser le son mais le motion designer est un peu débordé en ce moment (rires) ! Pour le premier, j'ai repris le conte de La petite fille aux allumettes. Cette petite fille qui, un soir d’hiver, ne peut pas rentrer chez elle parce qu’elle n’a
pas vendu d’allumettes et que son père la battra si jamais elle ne rapporte pas assez d’argent. Elle décide donc de rester dans la rue malgré le froid et de se réchauffer avec les allumettes qui lui restent. A chaque fois qu’elle en gratte une, ça lui permet en quelques sortes de rêver à un monde meilleur. J'ai quand même apporté la dimension nourriture dedans. Le deuxième est vraiment dans un tout autre style. J'ai choisi de ne pas mettre l'accent sur ceux qui sont dans le besoin mais sur ceux qui les aident.

Pour l’instant, j’essaye déjà de terminer tout ça et après je me remettrai sûrement aux 48 heures. Je compte également réaliser d'autres films pour de nouveaux festivals.

Acfa Multimédia : As-tu déjà un projet professionnel bien défini ?

F.M. : Comme beaucoup ici, j’aimerais aller vers la réalisation ; mais en attendant que l'occasion puisse se présenter, j'aimerais aussi me tourner vers le métier de chef-opérateur ou assistant-réalisateur dans un premier temps.

Acfa Multimédia : Y a-t-il un domaine qui te plaît plus particulièrement ?

F.M. : Le cinéma et les clips !

Des études de cinéma à la pratique

Acfa Multimédia : Qu’est ce qui t’a donné envie de faire ce métier ?

F.M. : Avant Acfa, je suis allé à l'école ArtFx. En avançant, je me suis rendu compte que ce qui m’intéressait le plus, c’était d’être sur le terrain et sur le tournage. Alors qu’initialement, je me destinais à l'animation du style Disney. Je me suis rendu compte que ça me plaisait de moins en moins. J'ai donc décidé de changer de voix et de passer derrière les caméras.

Acfa Multimédia : Selon toi, quelles sont les qualités indispensables pour devenir un bon réalisateur ?

F.M. : Il faut être passionné, c’est sûr ! Il ne faut pas avoir peur de passer beaucoup de temps à ce que l’on fait, vouloir faire pleins de choses... Et puis il faut aussi être assez rigoureux avec soi-même et apprendre à communiquer avec les autres, c'est très important !

Acfa Multimédia : Quelles sont tes inspirations ?

F.M. : Je cherche encore un peu mon style, donc c'est compliqué. J’essaye de me détacher un peu du cinéma que j’aime en général, parce que je n’ai pas envie de copier. Quand je crée un film, j’essaye de le faire à ma façon. Cependant, c'est vrai que je m'inspire un peu de Charlie Chaplin, car je fais très peu de dialogue. Je considère que quand on fait du cinéma, ça passe d’abord par l’image et non pas par le son, même si le son est super important. Pour moi, si un film est réussi par les images, il n'a pas besoin de dialogues par dessus. Je sais que je vais me faire des ennemis avec ça (rires) ! Après je ne dénigre pas du tout le son, c'est juste que pour l'instant ma démarche s'oriente plus dans une autre direction.

Acfa Multimédia : Qu'est-ce que ta scolarité à Acfa t'a apporté ?

F.M. : C'est une formation qui est complète et qui aide à trouver sa voix. Au départ, on est tous entrés dans la formation avec l'idée d'être réalisateur et aujourd'hui, on a ouvert nos horizons sur d'autres projets. L'école nous a permis de trouver ce qu'on voulait faire plus spécifiquement. Et puis aussi, on nous prête pleins de matériel pour nos projets perso, c'est vraiment appréciable.