Dans une industrie du cinéma où l'on multiplie les productions générées par l'IA, des environnements virtuels plus vrais que nature et les effets générés par ordinateur, certains réalisateurs continuent de défendre un cinéma tangible et fondé sur la création manuelle. Sorti en novembre 2025, le long-métrage Frankenstein de Guillermo del Toro, inspiré du livre de Mary Shelley et produit pour Netflix, s’inscrit clairement dans cette démarche. Pour les étudiants en bts audiovisuel option image, ce film représente un exemple qui prouve que malgré les avancées technologiques, le savoir-faire artisanal n'a pas dit son dernier mot.
Un film qui recentre les métiers de plateau
Del Toro, réalisateur qui construit l'image avec ses équipes techniques
Depuis son premier film Cronos, Guillermo del Toro a toujours travaillé au plus près des techniciens de l’image : chefs opérateurs, constructeurs de décors, maquilleurs SFX, électriciens et cadreurs. Pour Frankenstein, il poursuit cette logique en privilégiant les décors physiques et les effets pratiques. Le documentaire sur le film, disponible sur la plateforme Netflix, révèle l’exigence du tournage : on pense notamment à Jacob Elordi, interprète du monstre, qui passe jusqu’à 12 heures par jour en maquillage, un travail colossal pour donner vie à son personnage.
Le plateau lui-même est monumental : le laboratoire de Victor Frankenstein où sont filmées des scènes importantes est un véritable espace à la fois utilisé comme un outil de mise en scène, et il en va de même pour le bateau, où se déroule le synopsis et la fin du scénario. Ces constructions permettent notamment aux acteurs de s’immerger totalement dans l’univers du film, rendant leurs performances plus crédibles. Pour un étudiant en bts audiovisuel option image à ACFA Multimédia, cette réalisation est un exemple concret de la manière dont un plateau bien conçu influence directement la qualité de l’image et la crédibilité de l’histoire.
Un film à contre-courant du tout virtuel ?
Bien-sûr, le film contient des images & effets réalisées par ordinateur, pour les finitions du décor et l'immersion dans certaines scènes afin que le spectateur reste entièrement immergée de l'histoire sans en sortir. Et c'est bien grâce à cette symbiose entre CGI et créations manuelles que le film illustre aussi l’attention portée aux détails :
la palette des couleurs reflète les personnages et leurs évolutions. Victor, qui voit son enfance en noir et rouge, connaît une palette plus nuancée au fil du temps même s'il reste souvent associé au rouge. Elisabeth au contraire est associée au vert, personnage qui se fascine pour les insectes, se traduisant par des robes aux motifs rappelant des ailes de papillons.
la tenue du monstre change en fonction de sa progression dans l’histoire, ajoutant une dimension narrative et symbolique à la tenue.;
Ces choix ne sont pas purement esthétiques : ils influencent directement la photographie du film et la manière dont chaque scène est éclairée et cadrée, ce qui est une leçon intéressante pour les étudiants en bts audiovisuel option image.
Ce que les étudiants en bts audiovisuel option image peuvent apprendre du film
Comprendre la lumière réelle avant de s'appuyer sur la technologie
Dans un tournage fondé sur des éléments tangibles, la lumière ne se “corrige” pas puisqu'elle se construit et s’ajuste sur place. Frankenstein utilise des contrastes forts et une lumière expressionniste pour mettre en valeur les décors et les personnages, créant une atmosphère immersive. Pour un étudiant en bts audiovisuel option image, c’est un rappel que maîtriser la lumière physique et savoir travailler avec les sources réelles est indispensable avant de s’appuyer sur le numérique.
Des effets pratiques toujours valorisés dans l'industrie
Les effets spéciaux physiques et les costumes évolutifs montrent l’importance de l’artisanat sur le plateau. Les étudiants apprennent ainsi que la tenue et le maquillage d’un personnage peuvent renforcer la narration, mais aussi que l’intégration des costumes et décors dans la lumière réelle améliore la crédibilité de l’image. D'autant plus, la coordination entre image, lumière et production est essentielle pour un rendu cohérent. Ces compétences restent très recherchées même dans l’ère du CGI, et ce film en est une illustration parfaite.
Développer une vision artistique personnelle
Enfin, le film de Del Toro montre que chaque décision visuelle doit servir l’histoire : couleurs, costumes, plateau, accessoires, lumière… tout est pensé pour renforcer l’émotion et la narration. Pour un étudiant en bts audiovisuel option image, cela souligne l’importance de développer une sensibilité artistique, de comprendre les références visuelles et de pouvoir proposer des idées créatives sur un plateau.
Comment se positionner dans le cinéma d'aujourd'hui ?
L’industrie actuelle exige des professionnels capables de combiner tradition et innovation. Les étudiants en bts audiovisuel option image doivent ainsi savoir éclairer et cadrer sur un plateau réel, comprendre et utiliser des outils numériques et des effets virtuels lorsque nécessaire et enfin anticiper l’interaction entre lumière, costumes et décors pour un rendu cohérent.
Observer un projet comme Frankenstein permet de comprendre que le futur professionnel de l’image doit développer un style personnel et maîtriser la technique. L’originalité, la sensibilité artistique et la capacité à travailler avec l’équipe technique sont des atouts majeurs pour se démarquer dans le secteur.